Aaaaaaah les cotations des voies d’escalade…
En voilà un sujet qui déchaîne les passions. Notamment à haut niveau.
9A? Pas 9a?
Heureusement, à notre modeste niveau d’humains non-mutants, les cotations sont moins sujettes à controverse et on peut généralement s’y fier.
Cependant, selon le pays où on se trouve, le système de cotation est très différent de celui qu’on connaît en France.
Si tu grimpes depuis un certain temps, tu les connais à coup sûr.
Mais si tu débutes voici les 5 grands groupes de cotations pour l’escalade sportive:
- Du 3 au 5a: Facile
- Du 5b au 6a+: Perfectionnement
- Du 6b au 6c+: Difficile
- Du 7a au 7c+: Très difficile
- Du 8a au 9b : Très haut niveau (si tu arrives jusque là, tu fais parti des meilleurs mondiaux)
Il faut savoir que les cotations en escalade sportive ne tiennent pas compte de la dangerosité de la voie.
En effet, les voies étant pré-équipées, elle sont considérées comme sûres.
Bon, c’est bien gentil tout ça mais ces cotations ne s’appliquent qu’à l’escalade sportive en France.
Si tu pars en voyage en Allemagne ou aux USA pour faire du bloc, les cotations seront différentes.
Comment s’y retrouver facilement?
Lis la suite.
C’est quoi les cotations exactement?
D’après Wikipédia:
« En escalade, une cotation est une évaluation d’une voie d’escalade en fonction de son type, de son engagement mais surtout de sa difficulté.
Le grimpeur qui réussit la première ascension d’une voie est généralement celui qui donne la première cotation de la voie.
Cette évaluation est un peu subjective à cause des différences que peuvent ressentir les grimpeurs en fonctions de leurs capacités et spécialités, cependant elle reste le meilleur moyen pour avoir une estimation de la difficulté générale de la voie. »
Tout est dit: les cotations sont tout simplement le système de mesure de la difficulté d’une voie ou d’un bloc.
Cette difficulté est purement technique en escalade sportive.
Mais elle peut être aussi relative à l’engagement nécessaire pour réussir la voie. Cet engagement correspondant au degré de dangerosité de certains passages.
[Tweet « le Guide Ultime des Cotations en #Escalade »]
Des cotations « à vue » ou « après travail »?
Une cotation « à vue » part du principe que la personne qui a coté la voie ou le bloc l’a grimpée lors de son premier essai, sans rien connaître des problèmes qu’elle allait devoir résoudre pour atteindre le sommet.
Une cotation « après travail » part du principe que la personne qui a coté la voie ou le bloc l’a grimpé après l’avoir travaillée (évidemment…). C’est à dire, après avoir réussi à résoudre les divers problèmes et réussi les divers mouvements nécessaires au bout de plusieurs essais. Cette cotation est établie lors de l’ascension finale.
En effet, certaines voies d’escalade sportives peuvent devenir vraiment très faciles une fois que tu connaîs les mouvements à réaliser pour passer le ou les crux alors que d’autres seront toujours difficiles même si tu les as travaillées.
Par exemple, sur 2 voies cotées 6c « à vue », une deviendra vraiment facile une fois que tu la connaîtras, alors que l’autre restera toujours un vrai challenge.
Ça signifie qu’en réalité une de ces 2 voies est bien plus facile que l’autre.
Alors comment s’y retrouver? Comment savoir si telle ou telle voie est cotée « à vue » ou « après travail »?
Tu peux utiliser cette règle:
- Si la cotation est inférieure à 6b, alors la cotation est « à vue ».
- Si elle est supérieure à 7b, alors la cotation est « après travail ».
- Si la cotation est comprise entre 6b et 7b, alors c’est moins facile à déterminer…
Mais au final, on s’en fout un peu.
Pourquoi?
Tout simplement car une cotation est un cotation.
Peu importe qu’elle ai été décidée après un « à vue » ou un « après travail », elle te donne une idée de la difficulté.
Selon ton style de grimpe, tu la réussiras plus ou moins facilement.
Et c’est bien à ça que servent les cotations. 😉
Maintenant que tu en sais plus sur les cotations en escalade sportive, je vais te donner les moyens de t’y retrouver parmi les différents systèmes qui sont en vigueur un peu partout sur la planète.
Les cotations en escalade sportive
Pour s’y retrouver facilement dans la jungle des cotations en escalade sportive, il te faut un tableau de correspondance.
Ça tombe bien, j’en ai fait un pour toi. 😉
Comme tu peux le voir, il y a pas mal de différences entre tous ces systèmes de cotation.
Je t’en dis un peu plus sur chacun dans les chapitres suivants.
Puis je te donnerai le tableau de correspondance des cotations en escalade bloc.
Le système de cotation Français
Système de cotation reconnu internationalement pour l’escalade sportive, le système de cotation français est un système dit « ouvert ».
C’est à dire qu’il peut-être étendu dans l’avenir si des voies encore plus difficiles sont ouvertes.
C’est le système de cotation que tu retrouveras partout en France, que ça soit en salle ou en falaise.
Le système de cotation Américain ou Yosemite Decimal System
Ce système de cotation est utilisé dans toutes les Amériques.
Le système commence normalement à 1.x mais c’est à partir des cotations 5.x que l’on considère qu’il s’agit d’escalade sportive nécessitant un assurage.
En dessous, il s’agit de randonnée plus ou moins difficile.
Le système de cotation UIAA
Utilisée principalement en Allemagne, ce système de cotation a eu pour but initial d’harmoniser les systèmes de cotation à travers le monde.
Cette bonne initiative n’a malheureusement pas eu le succès escompté.
Le système de cotation Anglais
Ce système de cotation est normalement en 2 parties:
- Une partie technique (celle qui est dans le tableau)
- Une partie correspondant à l’engagement
Je n’ai pas tenu compte de la partie « engagement » car cet article traite des cotations en escalade sportive.
C’est à dire dans des voies déjà équipées.
Or, la partie « engagement » de la cotation correspond à des voies non-équipées et donne une idée de la dangerosité de certains pas.
Voici néanmoins les différentes cotations d’engagement:
- Moderate (M)
- Difficult (D ou ‘Diff’)
- Very Difficult (VD ou ‘VDiff’)
- Severe (S)
- Hard Severe (HS)
- Very Severe (VS)
- Hard Very Severe (HVS)
- Extremely Severe (E)
Les deux cotations (technique et engagement) augmentent généralement ensemble.
Le système de cotation Norvégien
Système de cotation qui est le même que ça soit pour de l’escalade traditionnelle ou sportive.
Attention donc si tu grimpes en Norvège!
Le système de cotation Australien
Aussi appelé « Cotation Ewbank », elle est très différente des autres car elle n’utilise pas de lettre.
En gros, plus le nombre qui côte la voie est élevé, plus c’est difficile.
Il faut néanmoins savoir que cette cotation prend en compte l’engagement et est donc aussi applicable aux voies d’escalade traditionnelles.
Le système de cotation Sud-Africain
Identique au système de cotation Australien, ce système de cotation ne prend cependant pas en compte l’engagement nécessaire de la voie.
En faisant ainsi une système de cotation plus proche des systèmes américains et français.
Les cotations en bloc
Le système de cotation en bloc est différent de celui de l’escalade sportive.
Il en existe 3 et ceux-ci sont vraiment très différents les uns des autres.
Voici le tableau de correspondance pour les cotations en bloc.
Le système de cotation Français
Né à Fontainebleau, on le nomme aussi « La cotation Bleau ».
Identique à la cotation en escalade sportive, elle se différencie notamment grâce à la lettre qui est en majuscule.
Autre différence, la cotation en bloc est généralement plus élevée en bloc qu’en falaise.
Par exemple, pour une voie cotée 6b et un bloc coté 6b, le bloc sera plus difficile.
Le tableau ci-dessous te donne la comparaison théorique entre une cotation « falaise » et une cotation « bloc ».
Dans la pratique (et je remercie Philippe, un lecteur du blog, de m’avoir fait la remarque), plus on s’approche des cotations les plus difficiles, plus la différence de cotation est réduite.
Le système de cotation Américain
Aussi appelée « Cotation Vermin », cette cotation va de V0 à V16 et est une cotation ouverte (comme la cotation française d’ailleurs).
Le système de cotation Anglais
Très proche de la cotation américaine, la cotation anglaise va de B0 à B16.
Le système de cotation Japonais (Dan/Kyu)
Le Japon a également son propre système de cotation.
Il est calqué sur celui qu’ils ont donné à leurs arts martiaux: Kyu et Dan.
Du coup, au Japon, les meilleurs peuvent être 5ème Dan d’escalade…
J’adore ce système! 😀
Pourquoi les cotations peuvent être un frein à ta progression
Connaître les cotations est très utile.
Indispensable même, car ça permet d’évaluer ton niveau sur une échelle de difficulté.
Mais paradoxalement, trop y faire attention peut être un frein « mental » à ta progression.
Pourquoi?
Car tu peux te mettre des barrières de manière inconsciente, et ainsi ne pas prendre le risque de grimper dans des voies au-delà de ton niveau.
Or, grimper dans des voies difficiles est un des facteurs qui va te permettre de progresser.
C’est donc parfois intéressant de te lancer dans une voie en évaluant toi-même la difficulté depuis le sol.
Elle te paraît intéressante à faire? Essaie-là!
Peu importe sa cotation!
Au pire, tu prends un but. Au mieux, tu la réussis.
Et tu verras que tu seras parfois étonné quand tu regarderas le topo pour vérifier la cotation. 🙂
Ce que tu dois retenir
Les cotations en escalade sportive sont très variées.
Elles sont faites pour évaluer le niveau d’une voie ou d’un bloc et te permettent d’évaluer également ton niveau par rapport à une échelle.
Mais ne te prend pas trop la tête avec ça.
Grimpe, point final.
Voilà! N’oublie pas de partager l’article si il t’a plu!
19 Comments
MkZ*
14/09/2015Salut François,
Pour être exhaustif, tu dois ajouter le système de cotation japonais en bloc.
Arnaud
14/09/2015Bonjour François,
il n’est pas inutile non plus de préciser que la cotation Bloc à Fontainebleau est propre à Fontainebleau. Les cotations de Bleau tiennent compte de la dangerosité du bloc en cas de chute également, de l’engagement nécessaire, de la hauteur du bloc. La technicité nécessaire pour valider le bloc n’est qu’une des variables prisent en compte pour sa cotation.
Cdt.
François BELLET
14/09/2015Merci MkZ, je ferai la mise à jour du tableau.
François BELLET
14/09/2015Salut Arnaud et merci pour ta remarque.
Je pensais que cette cotation était devenue un standard pour coter les autres sites de blocs.
D’après-toi elle applicable seulement à Bleau?
Arnaud
14/09/2015Hello François,
mon avis est qu’elle n’est applicable qu’à Fontainebleau, on parle quand même de 10 000 blocs.
Si des « Bleausards » et autres experts passent sur le site je serais néanmoins ravi d’avoir également leurs avis.
cdt.
François BELLET
14/09/2015Même chose car pour ma part je partais du principe que la cotation « Bleau » était la cotation française. Mais je me trompe peut-être.
MkZ*
14/09/2015… en tout cas, c’est la cotation qui fait généralement référence dans les salles de blocs.
François BELLET
14/09/2015C’est ce qu’il me semble aussi.
François BELLET
14/09/2015Mise à jour effectuée! Super le système de cotation japonais!
MkZ*
14/09/2015A regarder toutes ces échelles tordues, j’ai quand même l’impression que les deux systèmes les + rationnels sont les cotations américaines…
François BELLET
15/09/2015Perso, je suis fan de la cotation japonaise! Mais j’avoue, c’est sacrément tordu dans l’ensemble.
Climbo
18/09/2015Hello,
Pour les cotations blocs, je vous confirme que les cotations Bleau se sont étendues aux autres sites et sont maintenant celles que l’on retrouve partout en France.
François BELLET
19/09/2015Merci pour la confirmation Climbo!
Fabien
22/09/2015Bonjour François,
Voilà un article très complet, merci !
Tu définis le « à vue » et le « après travail », mais tu ne parles pas du « flash », pourtant très commun.
Grosso modo on parle de flash quand on a grimpé en tête et enchainé une voie au premier essai, mais en ayant reçu des informations avant de partir ou pendant l’ascension. Qu’en penses-tu ?
Fabien
François BELLET
23/09/2015Oui c’est un peu l’intermédiaire entre le « à vue » et le « après travail ».
J’aurais effectivement pu en parler mais rapport au sujet de l’article, la partie sur le « à vue » et le « après travail » est surtout là pour rappeler que la cotation a pu être établie de plusieurs manières. Et le « flash » peut en faire partie oui.
Alex
04/01/2016Très bon article, les rapports entre cotations sont tout à fait justes.
Je ne savais pas que l’UIAA faisait des cotations au dessus du VIsup, ce code est la plupart du temps très utile en alpinisme et on parle après d’ABO (abominable).
Pour ce qui est du bloc, Adam Ondra en a grimpé un en suisse qu’il coterait bien du neuvième degré, appuyant qu’il est absurbe de le coter 8c+ alors qu’il est de difficulté supérieur. Après avoir innové avec du 9b+, peut être va t-il intégrer une nouvelle cotation en bloc…
Thomas Minot
27/09/2017Salut François !
Merci pour cet article, je cherchais l’équivalent bloc/falaise car j’avais du mal à définir si j’étais meilleur en bloc qu’en falaise. Tout à fait d’accord avec toi pour dire qu’il ne faut pas se créer de barrières mentales ! Je pense que c’est le plus gros frein en couenne. Après en grande voie ou en alpi, mieux vaut ne pas trop prendre de risque à faire une course ou une voie qui n’est pas de notre niveau.
A plus !
François BELLET
27/09/2017Merci pour ton com’ Thomas 🙂
Marc
15/02/2021Super article sur les cotations d’escalades ! pleins d’informations utiles
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